Le pauvre en sa cabane, où le chaume le couvre,
  Est sujet à ses lois;
Et la garde qui veille aux barrières du Louvre
  N'en défend point nos rois.

De murmurer contre elle et perdre patience,
  Il est mal à propos;
Vouloir ce que Dieu veut est la seule science
  Qui nous met en repos.

[See Notes]


126   Chanson ILS s'en vont, ces rois de ma vie,
  Ces yeux, ces beaux yeux,
Dont l'éclat fait pâlir d'envie
  Ceux même des cieux.
Dieux, amis de l'innocence,
Qu'ai-je fait pour mériter
Les ennuis où cette absence
  Me va précipiter?

Elle s'en va cette merveille,
  Pour qui nuit et jour,
Quoi que la raison me conseille,
  Je brûle d'amour.
Dieux, amis de l'innocence,
Qu'ai-je fait pour mériter
Les ennuis où cette absence
  Me va précipiter?

En quel effroi de solitude
  Assez écarté
Mettrai-je mon inquiétude
  En sa liberté?
Dieux, amis de l'innocence,
Qu'ai- je fait pour mériter
Les ennuis où cette absence
  Me va précipiter?

Les affligés ont en leurs peines
  Recours à pleurer:
Mais quand mes yeux seroient fontaines,
  Que puis-je espérer?
Dieux, amis de l'innocence,
Qu'ai-je fait pour mériter
Les ennuis où cette absence
  Me va précipiter?


127   Paraphrase du Psaume cxlv
Stances.
N'ESPÉRONS plus, mon âme, aux promesses du monde;
Sa lumière est un verre, et sa faveur une onde
Que toujours quelque vent empêche de calmer.
Quittons ces vanités, lassons-nous de les suivre;
          C'est Dieu qui nous fait vivre,
          C'est Dieu qu'il faut aimer.

En vain, pour satisfaire à nos lâches envies,
Nous passons près des rois tout le temps de nos vies
A souffrir des mépris et ployer les genoux:
Ce qu'ils peuvent n'est rein; ils sont, comme nous sommes,
          Véritablement hommes,
          Et meurent comme nous.

Ont-ils rendu l'esprit, ce n'est plus que poussière
Que cette majesté si pompeuse et si fière,
Dont l'éclat orgueilleux étonnait l'univers;
Et, dans ces grands tombeaux où leurs âmes hautaines
          Font encore les vaines,
          Ils sont mangés des vers.

Là se perdent ces noms de maîtres de la terre,
D'arbitres de la paix, de foudres de la guerre;
Comme ils n'ont plus de sceptre, ils n'ont plus de flatteurs;
Et tombent avec eux d'une chute commune
          Tous ceux que leux fortune
          Faisait leurs serviteurs.


128   Sur la Mort de son Fils QUE mon fils ait perdu sa dépouille mortelle,
Ce fils qui fut si brave, et que j'aimai si fort,
Je ne l'impute point à l'injure du sort,
Puisque finir à l'homme est chose naturelle.

Mais que de deux marauds la surprise infidèle
Ait terminé ses jours d'une tragique mort,
En cela ma douleur n'a point de réconfort,
Et tous mes sentiments sont d'accord avec elle.

O mon Dieu, mon Sauveur, puisque, par la raison,
Le trouble de mon âme étant sans guérison,
Le voeu de la vengeance est un voeu légitime,

Fais que de ton appui je sois fortifié;
Ta justice t'en prie, et les auteurs du crime
Sont fils de ces bourreaux qui t'ont crucifié.

[See Notes]


  By PanEris using Melati.

Previous chapter/page Back Home Email this Search Discuss Bookmark Next chapter
Copyright: All texts on Bibliomania are © Bibliomania.com Ltd, and may not be reproduced in any form without our written permission. See our FAQ for more details.