Jean Racine

Hymnes traduites du Bréviaire Romain

170   Le Lundi, à Matines TANDIS que le sommeil, réparant la nature,
   Tient enchaînés le travail et le bruit,
Nous rompons ses liens, ô clarté toujours pure!
   Pour te louer dans la profonde nuit.

Que dès notre réveil notre voix te bénisse;
   Qu'à te chercher notre coeur empressé
T'offre ses premiers voeux; et que par toi finisse
   Le jour par toi saintement commencé.

L'astre dont la présence écarte la nuit sombre
   Viendra bientôt recommencer son tour:
O vous, noirs ennemis qui vous glissez dans l'ombre,
   Disparaissez à l'approche du jour.

Nous t'implorons, Seigneur: tes bontés sont nos armes:
   De tout péché rends-nous purs à tes yeux;
Fais que, t'ayant chanté dans ce séjour de larmes,
   Nous te chantions dans le repos des cieux.

Exauce, Pére saint, notre ardente prière,
   Verbe, son Fils, Esprit, leur noeud divin,
Dieu qui, tout éclatant de ta propre lumière,
   Règnes au ciel sans principe et sans fin


171   Le Lundi, à Vêpres GRAND Dieu, qui vis les cieux se former sans matière,
      A ta voix seulement;
Tu séparas les eaux, leur marquas pour barrière
      Le vaste firmament.

Si la voûte céleste a ses plaines liquides,
      La terre a ses ruisseaux,
Qui, contre les chaleurs, portent aux champs arides
      Le secours de leurs eaux.

Seigneur, qu'ainsi les eaux de ta grâce féconde
      Réparent nos langueurs;
Que nos sens désormais vers les appas du monde
      N'entraînent plus nos coeurs.

Fais briller de ta foi les lumières propices
      A nos yeux éclairés:
Qu'elle arrache le voile à tous les artifices
      Des enfers conjurés.

Règne, ô Pére éternel, Fils, sagesse incréée,
      Esprit saint, Dieu de paix,
Qui fais changer des temps l'inconstante durée,
      Et ne changes jamais.


172    Le Mardi, à Laudes      L'OISEAU vigilant nous réveille;
Et ses chants redoublés semblent chasser la nuit:
Jésus se fait entendre à l'âme qui sommeille,
Et l'appelle à la vie, où son jour nous conduit.

     `Quittez, dit-il, la couche oisive
Où vous ensevelit une molle langueur:
Sobres, chastes et purs, l'oeil et l'âme attentive,
Veillez: je suis tout proche, et frappe à votre coeur.'

     Ouvrons donc l'oeil à sa lumière,
Levons vers ce Sauveur et nos mains et nos yeux,
Pleurons et gémissons: une ardente prière
Écarte le sommeil, et pénètre les cieux.

     O Christ, ô soleil de justice!
De nos coeurs endurcis romps l'assoupissement;
Dissipe l'ombre épaisse où les plonge le vice,
Et que ton divin jour y brille à tout moment!

     Gloire à toi, Trinité profonde,
Père, Fils, Esprit saint: qu'on t'adore toujours,
Tant que l'astre des temps éclairera le monde,
Et quand les siècles même auront fini leur cours.


Cantique

173   Sur les vaines occupations des gens du siècle QUEL charme vainqueur du monde
Vers Dieu m'élève aujourd'hui?
Malheureux l'homme qui fonde
Sur les hommes son appui!
Leur gloire fuit et s'efface
En moins

  By PanEris using Melati.

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